A l'assaut d'Alésia (2): une pincée de Celte!
Un temps appréciable s'étant réinstallé sur le massif du Jura, pas de temps à perdre, pour profiter de cette après-midi de repos. Repas frugal et en dessert, pour la route, de la Charlotte! Aérienne, pulpeuse, divine, reçue 5:5/5. Une voix gracile, tendue, sur le fil, une musique et des arrangements particulièrement harmonieux, mélodiques et élégants! Le grand Serge doit en frétiller d'aise! Jane aussi, il y a quand même comme une petite filiation dans la voix! Et un piano digne d'Alladin Sane dans Everything I cannot see! Que du bonheur, sans aucune concession à la facilité!
Direction: Alesia! Pour prendre une nouvelle fois d'assaut les Gyts de Syam! Carte IGN n° 3326ET à l'appui, afin de ne pas se perdre dans le Bois derrière Cornu!
La grande force de la théorie alésienne jurassienne d' André Berthier, c'est que, si la description précise du site incombe bien à Jules César lors de la Guerre des Gaules, l'Alésia Mandubiorum existait bien avant lui, évoquée antérieurement par Diodore de Sicile comme la "métropole religieuse de toute la Celtique", et dont la construction est attribuée à Hercule lui-même, bien avant qu'il ne joue par désoeuvrement les faire-valoir de Pif le chien! D'où l'existence inévitable de murs de type cyclopéen, visibles d'un seul oeil, et surtout de monuments religieux et cultuels qui corroboreraient l'importance de la cité! Et qu'est-ce qu'on trouve, à Cornu et dans le Bois derrière Cornu, sur le plateau de La Chaux des Crotenay, en direction des Gyts de Syam, hein? Si vous voulez du culte, vous allez être servis! Des menhirs, des mégalithes, des tombeaux, des tumulus, des lieux sacrificiels, des monuments, des sanctuaires! Tout cela étudié dans les moindres détails par des spécialistes! Enfin, vous auriez pu être servis! Parce que je me suis légèrement fourvoyé dans mon itinéraire, pourtant savamment étudié. Malgré l'aide du précieux livre de Danielle Porte: Alésia, Citadelle jurassienne, paru aux Editions Cabédita, les Celtes, je ne les ai pas vraiment rencontrés. Tout au plus leur réincarnation saisonnière, au nom déformé par un fort accent jurassien: juste une poignée de "celpes", cueillis derrière l'étang des Perchettes. Où je suis arrivé après m'être fourvoyé dans l'ascension occidendale des Gîts de Syam, m'obligeant de nouveau à jouer les chamois téméraires malgré mon âge et ma condition respectables. J'ai quand même réussi à grimper sur le toit de la Grande Cheminée, une grotte à ciel ouvert déjà visitée à l'âge du Bronze. Puis, après quelques kilomètres à contresens par erreur, j'ai finalement retrouvé ma voiture en bordure de Saine au terme d'une marche de 3 heures, revigorante mais éprouvante.
De retour à la maison, pour avoir couru après tous ces mégalithes, j'ai bu des méga-litres! Du Perrier, d'abord, à la bulle qui dégomme, et puis, pour terminer la soif, un Mâcon Chaintré 2002 de L'Ancestra, désaltérant, frais, admirablement constitué. En accompagnement de ces jeunes "celpes"sacrés, ramassés sur "la colline où soufflait l'esprit", juste poêlés "nature" à l'huile d'olive. Ah! Si! j'oubliais! Avec une pincée de selte!
Olif