La Caborne à l'Ours par la Route des Combes
Retour dans le Bois derrière Cornu, au départ de Chaux-des-Crotenay, pour un circuit autour de sa citadelle rocheuse et une quête de ses particularités proto-historiques et géologiques. Méprisée, quand elle n'est pas raillée, par l'archéologie officielle, certaines personnes, qualifiées et respectables, considèrent pourtant que Chaux-des-Crotenay pourrait bien être un Stonehenge à la Française, tant elle regorge de mégalithes, de tumulus, de monuments à niches, de structures à la probable vocation sacrificielle, qu'on ne retrouve nulle part ailleurs, et, au final, de mystères. De là à y voir la grande métropole religieuse de toute la Celtique, il y a plusieurs pas que je ne me résoudrai pas à franchir sans mes chaussures de rando. Chaque visite s'apparente pourtant à un véritable jeu de piste et à une chasse au trésor, malheureusement souvent couronnée d'insuccès en l'absence d'un bon guide accompagnateur, faute de localisation précise sur le papier des structures recherchées. Mais cela reste toujours un émerveillement d'arpenter ce massif triangulaire cerné par des gorges infranchissables et de ressentir le potentiel sacré du calcaire jurassien. Et on ne parle même pas d'Alésia! De façon plus simple et prosaïque, on pourra se contenter du plaisir de l'effort, de la beauté des paysages et du panorama offert par les différents belvédères sur les monts avoisinants.
Accès
En arrivant de Champagnole par la N5, tourner à gauche à Pont-de-la-Chaux sur la D16 en direction de Chaux-des-Crotenay, traverser le village et de garer sur un parking tout de suite à gauche vers la Route des Combes. Depuis Foncine-le-Bas, prendre la D16 en direction de Champagnole et se garer au même endroit, avant d’entrer dans le village.
Difficulté
Itinéraire sans réelle difficulté, néanmoins un peu sportif. Une toute petite portion effectuée au GPS pour monter à la Caborne à l'Ours, les pistes forestières empruntées semblant s'éloigner de l'objectif, mais les VTTistes ont effectué un balisage sauvage qui devrait permettre, au prix d'une distance un peu plus longue, d'effectuer une petite boucle jusqu'à la grotte sans se perdre.
La Route des Combes est censée être interdite au public suite à des éboulements récurrents et à un arrêté qui date de 1994 (!). Une barrière empêche logiquement la circulation des véhicules sur une portion de 150 mètres, les pierres tombées de la falaise n'ayant jamais été déblayées, mais le piéton, lui, n'a aucune raison de ne pas braver l'interdiction, ne s'exposant pas à un plus grand risque que lors de n'importe quelle randonnée en montagne. Les VTTistes l'ont d'ailleurs bien compris, puisque, pour respecter à peu près l'arrêté, ils ont créé une trace sauvage à flanc de Saine, qui passe quasi-entièrement sous la route interdite.
Vercingétorix lançant ses troupes contre les légions de César (à moins que ce ne soit un poilu de la Grande Guerre)
Topo
Du Parking, descendre la Route des Combes, qui effectue quelques lacets avant d'arriver à la Ferme des Combes et se transformer en piste forestière.
Continuer à suivre la piste jusqu'à arriver à la portion interdite au public, qui ne mesure que deux-cents mètres au bas mot. Emprunter la piste VTT fléchée en rose pour respecter l'arrêté ou, tel un rebelle sans cause, franchir la barrière et rester sur la route en longeant la falaise.
Poursuivre sur la route jusqu'à l'intersection avec le sentier balisé et le remonter en direction du Foyard à Taiclet. Au premier croisement, deux options: continuer à suivre la large piste ou grimper tout droit par le sentier balisé VTT, qu'il ne faudra alors plus suivre lorsqu'il rejoint la piste pour faire une courte pause sous le hêtre baptisé en hommage au gendarme Taiclet. Faire un crochet par le Belvédère à Taiclet avant de rejoindre la Route forestière de Cornu et le Belvédère des Prés Grillet.
Continuer sur la Route forestière de Cornu pour prendre une piste forestière à droite, juste après l'intersection avec le GRP une variante plus corsée consisterait à prendre, peu après le Belvédère des Prés Grillet, la direction de la Grande Cheminée, jouer au Père Noël en la traversant, partir à gauche pour rejoindre le GRP et déboucher sur la dite intersection avec la Route forestière de Cornu).
Suivre cette piste qui bifurque rapidement sur la gauche pour longer grossièrement la Route forestière de Cornu jusqu'à y revenir, mais tourner tout de suite à droite sur une autre piste qui va monter plus ou moins en direction de la Caborne à l'Ours. Lorsqu'elle donne l'impression de s'en éloigner, s'aider du GPS pour monter sauvagement dans la pente en direction de la grotte. On récupère alors le chemin (non fléché) menant à la Caborne, dont l'entrée, vue de l'extérieur, s'apparente plus à un terrier qu'à une véritable grotte, et qui serait relativement peu visible si l'on n'y prend garde. Heureusement (ou pas), les VTTistes l'ont taguée à la peinture rose pour mieux la repérer.
Faire un aller-retour d'une cinquantaine de mètres sur la piste pour monter jusqu'au point culminant de la rando (822 mètres), juste au-dessus de la Caborne.
Redescendre jusqu'à la Route forestière de Cornu, que l'on prend pour gagner le Hameau de Cornu, puis monter tout droit par le Chemin des Ânes au croisement (balisage), jusqu'à arriver au terrain de tennis de Chaux. Juste avant cela, on pourra effectuer un rapide aller-retour sur la gauche pour apprécier le mur cyclopéen du Chemin des Ânes, puis s'incliner devant la Déesse Alésia, remarquable petit menhir symbolisant le passage, qui a été exhumé près du court de tennis et qui marque l'une des portes d'entrée de la cité antique d'Alésia.
Gagner le village de Chaux-des-Crotenay par la route, tourner à gauche sur la D16, passer devant le musée d'ArchéoJuraSites, association qui défend l'histoire du lieu et tente d'en préserver tous les vestiges, pour revenir à la voiture.
Récit de la sortie:
De retour sur le site alésiaque de Chaux-Syam-Crans depuis quelques mois, pour des randonnées découvertes, physiques et sportives, je me suis concentré sur la partie fondamentale du lieu: le Sacré. L'objectif du jour était la découverte de quelques vestiges proto-historiques d'origine supposée celtique, qui m'échappaient encore, malgré ma pugnacité à les découvrir: le Champignon, ou monument de Laurence, et, surtout, la Grande Fosse, sur laquelle je bute de façon systématique sans jamais pouvoir la localiser. Avec, à l'esprit, l'idée de remonter hors sentier par les Abattois (et l'impressionnante Boite aux Lettres), puis le monument de Jean-Pierre. Bref, de trouver un circuit qui passe par tous ces monuments. Avec comme uniques points de repère un plan imprécis griffonné à la main et les explications un peu vagues de Danielle Porte, disciple d'André Berthier, sur la localisation de ces différentes structures, pourtant détaillées dans ses livres sur le sujet: Alésia Citadelle jurassienne, la colline où soufflait l'esprit, aux Éditions Cabedita, et L'imposture Alésia, aux Éditions Liralésia. Deux ouvrages que je suppose introuvables aujourd'hui.
Autant dire tout de suite que j'ai fait quasiment chou blanc, en ce qui concerne les objectifs avoués, mais que j'ai effectué une belle et longue rando (15 km en comptant les différents aller-retours et les recherches d'itinéraire) et que je suis déjà chaud pour revenir à Chaux. Parce que ce jeu de pistes dans un endroit resté sauvage, donnant la sensation de faire partie des aventuriers de la cité disparue, est un exercice passionnant. Avant que la végétation ne repousse, pour aider à la recherche. Ou alors en sollicitant les personnes qui tentent d'entretenir la mémoire de ce lieu, à ArchéoJuraSites.
Le Champignon, je l'ai d'ailleurs découvert par hasard, en passant devant le Musée d'ArchéoJuraSites, puisque c'est l'image qu'ils ont choisi comme emblème sur leur enseigne de signalisation.
Topo publié sur Altituderando