A l'assaut d'Alésia!
Je dois le reconnaître, c'est un peu devenu une obsession, actuellement! Et si, comme tout le laisse supposer, la véritable Alésia était jurassienne? Après avoir abondamment consulté le site d'André Berthier, celui de la véritable bataille de Gergovie (victime elle aussi d'une imposture, merci Napoléon III!), il a bien fallu me rendre à la raison! "On" s'est trompé, "on" nous a menti et "on" nous ment encore, par pseudo raison d'état! Pas de quoi perturber le quotidien, mais il serait juste de rendre à César ...
Profitant d'une après-midi de repos, laissée libre par la family, plutôt disposée au farniente, je n'ai pas traîné à rejoindre Syam par la voie romaine rapide D je ne sais plus combien. Première étape, la cascade de la Billaude, dans les Gorges de la Lemme, un des remparts naturels de la forteresse, sur son versant Ouest, surtout pour la beauté du site, et parce que je n'y étais jamais allé!
Et puis, direction Syam, au pied des Gîts, les deux mammelles fièrement dressées au dessus du ventre plat de la plaine, et que j'avais envie de titiller, en tout bien tout honneur!
D'après mon plan, deux voies d'accès frontal étaient envisageables, et j'y suis allé tête baissée! L'objectif: prendre la citadelle d'assaut et apprécier ses défenses naturelles. Délaissant la voie médiane, celle des notaires endimanchés, j'ai bifurqué à l'Est, suivi mon instinct et des sentiers qui me paraissaient évidents. Pas toujours, car parfois ponctués de pointillés, m'amenant au bord de l'apic et m'obligeant à des acrobaties dignes d'un bouquetin sénile! C'est sûr, par là, on ne pouvait attaquer massivement! Une véritable forteresse peu difficile à renforcer. Les vestiges de sentiers, qui n'ont rien de récent, les gros blocs de pierre dont on imagine aisément pouvoir se servir, les falaises naturelles, tout cela concourt à rendre le site inexpugnable!
Alors, je n'ai pas fait de découvertes archéologiques miraculeuses! J'ai sué dans la -difficile- ascension des tétons de Syam, j'ai arpenté le Bois derrière Cornu (la pointe de la citadelle), j'ai croisé la route de l'étang des Perchettes, "tellement sec, qu'il fallait le boire à la fourchette!"*, puis fini par rejoindre l'ancienne voie d'accès principal à la ville d'Alésia, l'axe Poligny-Genève, à l'Ouest, en amont de la Billaude. Un petit parcours santé, physique, de 8 km environ, qui m'a amplement suffi pour une prise de contact. Le site est vaste et accidenté, j'aurai l'occasion de revenir!
Et même en pleine nature jurassienne, du vert plein les yeux, la civilisation viticole nous rattrappe à grands pas. Un nom certainement aussi célèbre que celui de Jules César par ici, et qui ne conduit pas que de l'eau!
Histoire de ne pas rester sur cette vision prestigieuse-là de l'Arbois, le soir, j'ai ouvert une Mailloche 2003 de Stéphane Tissot.
Plus Mailloche que 2003, actuellement, c'est certain! Le terroir a largement repris le dessus! Pas de lourdeur, de jolies notes fumées caractéristiques, minérales et argileuses, une acidité bien présente, 100% naturelle, et un bel équlibre, déjà fondu et harmonieux. Si tous les blancs de 2003 pouvaient avoir la classe de celui-ci...
* Puisque les concours sont dans l'air du temps, une bouteille de Jura (peut-être pas une Mailloche, quand même!) à qui trouvera en premier l'origine de cette citation!
Olif